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Israël : Les fondamentalistes religieux au centre des élections législatives

Ce n’est pas entre la droite et la gauche que vont se décider les élections législatives en Israël, le 17 septembre prochain, puisque la gauche n’existe pas au pays de l’apartheid. La seule question qui y fait débat, c’est la place que vont occuper les religieux fondamentalistes juifs dans le prochain gouvernement, étant donné la place prépondérante qu’ils ont acquis dans la vie politique israélienne.


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Tous les partis en lice étant favorables à la poursuite de l’occupation, de la colonisation et de la persécution des Palestiniens, le seul enjeu est de savoir si c’est l’extrême-droite laïque ou religieuse qui va emporter le morceau,
comme le fait remarquer Jonathan Cook, observateur basé à Nazareth.

Suite au dernier scrutin en avril 2019- au cours duquel le parti travailliste n’a remporté que 10 sièges sur 120- Netanyahou n’est pas parvenu à former une coalition majoritaire, et a été amené à convoquer cette nouvelle élection.

Du côté de l’extrême-droite laïque, on retrouve donc Avigdor Lieberman (du parti nationaliste Israël Beiteinu), connu pour ses positions bellicistes et racistes. Il a notamment réclamé la peine de mort pour les « terroristes » palestiniens et avait démissionné de son ministère en 2018 pour dénoncer un cessez-le-feu passé entre Israël et le Hamas. C’est encore lui qui avait invité tous les juifs de France a quitter ce pays qui n’est « pas leur terre » afin d’émigrer en Israël.

Mais il ne veut pas participer à un gouvernement où des partis religieux feraient la loi.

Le parti Blue and White (Bleu et Blanc), évoquant le drapeau national et mené par le militaire Benny Gantz, est essentiellement composé d’anciens membres du Likoud ayant quitté le parti en opposition à la politique d’ouverture menée par Netanyahou envers les ultra-orthodoxes. Hormis ce point de divergence, on y trouve les mêmes idées qu’au Likoud. Les deux partis sont d’ailleurs au coude à coude.

Le Likoud de Netanyahou ne cesse de se rapprocher des factions ultra religieuses depuis 2005. Lorsque Sharon a décidé le retrait des colons de Gaza, des dissensions internes ont amené les supporters du retrait à quitter le parti pour former brièvement Kadima. Et ceux qui sont restés au sein du Likoud se sont rapprochés des ultra-orthodoxes, représentés notamment par les partis Shas et United Torah Judaism,

Leur principale différence réside dans l’origine de leurs supporters, des ashkénazes pour l’un et des mizrahim (juifs arabes) pour l’autre. Le parti Shas a toujours été profondément anti-arabe, souligne Jonathan Cook pour Middle East Eye.

Les colons dans leur ensemble se regroupent au sein de partis d’extrême-droite adhérant à une idéologie coloniale. Ces divers partis, unis sous la bannière United Right, représenteraient un million d’électeurs, soit un sur sept. La moitié d’entre eux vivent dans les territoires occupés, et la plupart se qualifient de religieux.

Parmi leurs leaders, ils comptent Rafael Peretz de Jewish Home, qui comparaît récemment les mariages mixtes entre juifs et non-juifs à un « second Holocauste ». Il se targue également d’avoir pratiqué des « thérapies de conversion » à destination des homosexuels.

Bezalel Stormich, du parti Tkuma, lui aussi « fièrement homophobe », appelait par le passé à tuer les enfants palestiniens accusés de jet de pierre, et demande la mise en place de maternités réservées aux femmes juives.

La formation New Right, menée par la laïque Ayelet Shaked, est issue de Jewish Home mais se présente comme plus ouverte sur les questions de société.
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La « tolérance » a toutefois ses limites… Shaked s’était illustrée lors de la dernière campagne électorale par une publicité vantant la bonne odeur du fascisme.
En 2014 elle avait appelé au meurtre des femmes palestiniennes, afin d’éviter que celles-ci ne donnent naissance à de « petits serpents ».
Bien qu’elle soit une femme, elle a reçu de nombreux soutiens dans la communauté ultra-orthodoxe grâce à son appui sans faille aux colons.
De son poste de ministre de la Justice, elle a promulgué une « loi de régularisation » qui facilitera encore les annexions en Palestine occupée et légalisera les colonies considérées comme illégales y compris au regard du droit israélien aujourd’hui.

Netanyahou se méfie d’ailleurs tant de sa popularité qu’il a refusé de la laisser rejoindre les rangs du Likoud, probablement de peur la voir lui piquer sa place, commente le journaliste britannique.

Pour le reste, religieux ou pas, tous sont persuadés de l’existence d’un peuple juif, supérieur aux autres, et qui aurait donc droit à plus que les autres. Dans ce contexte, le respect des droits des Palestiniens, dans les territoires occupés comme en Israël, n’est évidemment pas à l’ordre du jour.

(Traduit par Sarah V. pour CAPJPO-EuroPalestine)

Source : https://www.jonathan-cook.net/2019-09-02/israel-religious-right-driving-seat/

CAPJPO-EuroPalestine